« Qui veut noyer son chien… »

Publié le par Sylvain Saint-Martory

Le 19 septembre 2009

 

Objet :

« Qui veut noyer son chien… »

 

 
Monsieur Benoît Hamon

Parti socialiste

10, rue de Solferino
75007 PARIS

Fax : 01 45 56 78 74 

[A l’attention de Martine Aubry, Arnaud Montebourg, Bertrand Delanoë, Dominique Strauss-Kahn, Elisabeth Guigou, François Hollande, Henri Emmanuelli, Jack Lang, Jean Glavany, Jean-Marc Ayrault, Jean-Pierre Chevènement, Julien Dray, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Malek Boutih, Manuel Valls, Michel Sapin, Olivier Duhamel, Robert Badinter, Ségolène Royal et Vincent Peillon]

 

 

Votre récente tirade moralisatrice, empreinte de la plus vive indignation courroucée contre Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, me donne une excellente occasion de vous rappeler ma lettre du 2 septembre 2007 reproduite en annexe, mais toujours sans réponse à ce jour – et pour cause !

 

Dans ce courrier transmis à la fois par télécopie à Brétigny sur Orge au numéro 01 60 85 33 28, ainsi que par courriel à l’adresse contact@benoithamon.com, et de surcroît à l’attention des caciques socialistes mis en exergue ici, je dénonçai déjà, arguments intellectuels et philosophiques à l’appui, vos croyances idéologiques superstitieuses, qui suffisent à fonder vos condamnations moralisatrices, au seul prétexte de la devise favorite de la gauche en général, à en croire déjà Jacques Vergès, et de vous-même en particulier : « Je suis vertueux, donc je condamne ! » - à moins que ce ne soit l’inverse !

 

Je ne reprends pas ici l’analyse sur le fond établissant les mensonges et les « croyances  au miracle » de la superstition idéologique et moraliste, puisque mes arguments figurent amplement dans la lettre annexée. Je constate seulement que sur le plan de votre « moralisme à deux balles », votre réflexion personnelle n’a fait aucun progrès depuis lors,  dans les faits tout au moins, et que vos seuls intérêts égoïstes partisans vous transforment toujours en « censeur » des Autres, à savoir les non socialistes en particulier et les gens dits de droite en général. Et ce, au mépris de LA Vérité éternelle absolue, pour qui il n’y a ni Bien ni Mal absolus, et pas davantage les bons, les « vertueux », les soi-disant antiracistes, d’un côté, nous, et les méchants, les « salauds », les racistes, de l’autre, eux, ainsi que le devenir du monde suffit à l’illustrer aujourd’hui comme hier, ne serait-ce qu’à travers les comportements des socialistes français eux-mêmes. 

 

Ainsi vous couvrez d’opprobre Brice Hortefeux, au moment même où est révélée publiquement une énorme magouille électorale au sein du parti socialiste, mais dont chacun était déjà conscient dès le résultat du scrutin, Ségolène Royal ayant alors fait le nécessaire pour que l’opinion n’en ait aucun doute - hormis les militants et sympathisants socialistes, vous prenez vraiment les Français pour des billes !

 

Et ce, de façon partisane, puisque l’opinion attend toujours votre condamnation moralisatrice des récents propos de Manuel Valls, lui aussi piégé par une caméra indiscrète, admettant néanmoins qu’il y avait trop de gens de couleur dans certains quartiers d'Evry. Et ce n’est pas sa piteuse justification, publiée dans le numéro 3798 de Valeurs actuelles du 10 courant, qui l’en exonèrera au vu de sa déclaration : « Il est de bon ton de dire qu’il n’y a pas assez de Blacks à Neuilly. Alors s’offusquer quand on dit qu’il n’y a pas assez de Blancs à Evry est particulièrement hypocrite. » - j’aimerais bien savoir ce qu’en pensent les soi-disant « vertueuses » associations moralisatrices à sens unique, car je ne suis pas persuadé qu’elles mettraient les deux arguments sur le même plan, et donc que, pour elles, l’un serait susceptible de compenser l’autre !

 

Pour terminer, quand on sait qu’un ancien président socialiste de la République, outre un passé vichyste, un prétendu attentat contre lui, son soutien sans faille à René Bousquet et à l’Algérie française, sans oublier sa soi-disant « rrrupture avec le capitalisme », a hébergé sa fille et sa maîtresse durant des années, aux frais du contribuable, dans un palais de la République, on est vraiment mal venu pour donner des leçons de morale aux Autres.

 

Je ne prétends pas pour autant être plus vertueux que quiconque, voire moins égoïste, mais le sentiment de justice la plus élémentaire ne saurait se satisfaire de vos pratiques du « deux poids, deux mesures ». Et de surcroît, comme il en va de tous les caciques socialistes mis en exergue ici, quand on n’a même pas le courage intellectuel d’affronter ses détracteurs – mais c’est tellement pratique pour continuer à raconter « n’importe quoi » !

 

Aussi, sauf à vous de me contredire, dans l’attente de vos éventuelles objections intellectuellement et philosophiquement étayées, je vous remercie de votre attention et vous prie d’agréer, Monsieur, mes salutations distinguées.

 

 P J : Lettre du 2 septembre 2007


[Ce document fera l'objet d'un envoi séparé] 

 

                                                                                     

 

Publié dans COURRIER "Politiques"

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